Dormir parfumé.e
Se parfumer, nous l’associons spontanément au jour, à l’extérieur, à la rencontre. Un geste pensé pour accompagner une tenue, une humeur, une occasion. Mais il existe un autre moment, plus discret, plus intime, où le parfum peut s’inviter : le soir, juste avant de dormir. Ce geste presque secret recèle un pouvoir sensoriel insoupçonné.
Réappropriation de l’intime
Dormir parfumé·e, c’est renouer avec un rapport instinctif et tendre à son corps, à son espace, à son rythme. Longtemps, le parfum s’est détourné de cette intimité : au XXe siècle, il est devenu un signe extérieur, un slogan olfactif destiné à l’espace public. Les rituels du soir ont disparu, l’usage s’est concentré sur les heures visibles et actives, laissant la nuit nue — ou presque.
Chaque note est un langage secret. Le santal parle la douceur, la tonka souffle la force, la vanille s’exprime en délicatesse, et l’ambre se mêle aux muscs pour révéler une sensualité profonde. Ensemble, ils composent une fragrance qui ne se porte pas seulement : elle s’éprouve, elle s’habite, elle s’incarne.